On entend tout et son contraire sur les classes prépa. Certains en parlent comme d’un passage obligé pour intégrer une grande école, d’autres comme d’un tunnel infernal à éviter si possible. Alors, qu’est-ce qu’il en est vraiment ? Est-ce que c’est un détour nécessaire ou juste une voie parmi d’autres ? Spoiler : ça dépend. Mais on va creuser ça ensemble, en toute honnêteté.
Franchement, j’ai encore le souvenir d’un pote à Henri-IV qui vivait littéralement à la bibliothèque. Trois heures de sommeil par nuit, des thermos de café planqués sous le bureau, et une peur panique de rater un DS. Et pourtant, aujourd’hui, il est en école de commerce, plutôt bien classée d’ailleurs. Mais voilà, cette vie-là, elle n’est pas faite pour tout le monde. Et si tu veux vraiment voir à quoi ressemble le quotidien d’une prépa, ce site donne un bon aperçu : https://www.prepaclasse.net.
Une prépa, c’est quoi concrètement ?
On parle souvent de « prépa » comme si c’était un truc homogène, mais en réalité, y en a plusieurs types : scientifique (MPSI, PCSI, etc.), économique (ECE, ECT), littéraire (hypokhâgne/khâgne), etc. L’idée, c’est de te préparer pendant deux ans aux concours des grandes écoles. C’est intensif, très théorique, parfois déconnecté du concret, mais c’est une vraie rampe de lancement si tu veux viser haut.
Les chiffres sont là : en 2024, près de 90 % des élèves de prépa accèdent à une école après leur deuxième année. Et pas des moindres. Les plus motivés (et ceux qui ne craquent pas en chemin) visent les écoles du top 5, que ce soit en ingénierie ou en commerce. Ça fait rêver ? Peut-être. Mais à quel prix ?
Mais alors, c’est indispensable ?
Non. Et c’est là que c’est intéressant. La prépa, c’est loin d’être la seule voie pour intégrer une grande école. Aujourd’hui, beaucoup d’écoles post-bac existent : tu passes par Parcoursup, tu candidates, et tu intègres directement une école en 5 ans. Sans passer par la case prépa. Et certaines d’entre elles sont très reconnues. Je pense par exemple à l’ESILV, à l’IÉSEG, ou à l’ESSCA. Le niveau est bon, les débouchés aussi. Moins de pression, plus de concret dès le départ.
Et puis il y a aussi les admissions parallèles. Tu fais une licence à la fac ou un BUT, et tu présentes les concours d’entrée en grande école en L3 ou après un master 1. De plus en plus d’étudiants passent par là. Les écoles elles-mêmes valorisent ces profils plus “mûrs”, avec un parcours différent.
Prépa : pour qui, au fond ?
Si t’aimes les défis, que t’es capable de bosser dur, vraiment dur, et que t’as une motivation d’acier (ou que tu veux te prouver un truc, soyons honnêtes), la prépa peut être une super expérience. Mais faut pas se mentir : y a des moments de solitude, de stress, et parfois de découragement. Si t’es du genre à te remettre en question toutes les deux semaines, ça peut vite devenir lourd.
Mais si t’as une bonne gestion du stress, que tu veux viser Polytechnique, HEC ou l’ENS, et que t’es prêt à mettre ta vie sociale entre parenthèses pendant deux ans… vas-y. Y a pas beaucoup d’autres environnements qui te pousseront autant dans tes retranchements intellectuels. Tu vas apprendre à bosser comme jamais, à réfléchir vite et bien, à écrire, structurer, débattre. C’est une vraie école de rigueur.
Et si je ne fais pas de prépa, je suis foutu ?
Non, vraiment pas. C’est une vieille idée reçue qui traîne encore, surtout chez les profs de lycée. Mais aujourd’hui, les grandes écoles s’ouvrent de plus en plus. Elles veulent de la diversité de profils, pas juste des robots formatés par la prépa. T’as un super dossier post-bac ? T’es engagé dans des projets ? T’as de bonnes notes en licence ? Tu peux tout à fait intégrer une très bonne école sans avoir mis un pied en prépa.
Je dirais même plus : pour certains, c’est une meilleure voie. Plus progressive, plus humaine. Tu prends le temps de construire ton projet pro, d’explorer. Parce que la prépa, c’est aussi un pari : tu bosses pendant deux ans sans aucune certitude. T’as pas de diplôme à la fin. Et si t’échoues au concours… bah faut rebondir.
Alors, faut-il passer par une prépa ?
Pas de réponse unique. Pose-toi les bonnes questions. Est-ce que t’as envie de ça ? Est-ce que tu supportes la pression ? Est-ce que tu sais pourquoi tu veux aller en grande école ?
La prépa peut être une très belle aventure. Elle peut aussi être un enfer inutile. Tout dépend de ton profil, de ton mental, de ton projet. Ce qui est sûr, c’est que c’est pas l’unique chemin. Et ça, c’est quand même une bonne nouvelle, non ?